L’Ozempic, médicament initialement conçu pour traiter le diabète de type 2, fait l’objet d’un détournement massif pour la perte de poids. Cette pratique, amplifiée par les réseaux sociaux, suscite l’inquiétude des autorités sanitaires françaises et européennes qui renforcent leurs contrôles.
Un phénomène viral aux conséquences préoccupantes
Le sémaglutide, principe actif de l’Ozempic, appartient à la famille des analogues du GLP-1. Ces médicaments, destinés aux patients diabétiques, ont la particularité de réguler la glycémie tout en provoquant une sensation de satiété. C’est précisément cet effet secondaire qui a attiré l’attention des personnes souhaitant perdre du poids.
La popularité de ce détournement s’est particulièrement développée sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, où des influenceurs vantent les mérites de ce « médicament miracle » pour maigrir. Cette promotion sauvage a créé une demande explosive, entraînant des tensions d’approvisionnement au niveau international.
Des mesures de contrôle renforcées
Face à cette situation préoccupante, l’Assurance Maladie a mis en place, depuis le 1er février 2025, un dispositif d’accompagnement à la prescription plus strict. Les médecins prescrivant l’Ozempic, Victoza et Trulicity doivent désormais fournir des renseignements détaillés pour autoriser la prise en charge, notamment confirmer que le patient est bien atteint d’un diabète de type 2.
Cette mesure vise à lutter contre l’usage détourné qui prive les patients diabétiques de leur traitement essentiel. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) rappelle régulièrement que ce médicament doit être « utilisé uniquement dans le traitement du diabète de type 2 ».
Des effets secondaires potentiellement graves
L’utilisation non encadrée de l’Ozempic présente des risques significatifs pour la santé. Les effets indésirables documentés incluent des troubles gastro-intestinaux sévères, des pancréatites et des hypoglycémies. Plus récemment, de nouveaux effets secondaires ont été signalés, notamment la perte de cheveux et, plus préoccupant encore, un risque de neuropathie optique ischémique pouvant entraîner une perte de vision.
Les autorités sanitaires islandaises ont également identifié des conduites ou pensées suicidaires chez certains patients traités par ces médicaments, avec 150 cas actuellement en cours d’examen par l’Agence européenne du médicament (EMA).
Un débat plus large sur l’obésité
Au-delà de la polémique, l’engouement pour l’Ozempic révèle un enjeu de santé publique majeur : l’épidémie d’obésité. Certains experts estiment que, bien utilisé et dans un cadre médical approprié, le sémaglutide pourrait constituer une arme précieuse dans le traitement de l’obésité.
Des études récentes, notamment celle du Centre universitaire de santé McGill, explorent même son potentiel pour le traitement du diabète de type 1 en combinaison avec l’insulinothérapie, ouvrant de nouvelles perspectives thérapeutiques.
La nécessité d’un encadrement médical strict
Les professionnels de santé insistent sur l’importance d’un suivi médical rigoureux pour tout traitement par analogues du GLP-1. Ces médicaments ne doivent jamais être utilisés sans prescription médicale appropriée et surveillance régulière.
Pour approfondir vos connaissances sur les traitements du diabète et les alternatives thérapeutiques, vous pouvez consulter des ressources spécialisées comme Santé Partage, qui propose des informations détaillées sur les dernières innovations en matière de soins diabétiques.
Le phénomène Ozempic illustre parfaitement les dérives possibles lorsque l’information médicale circule sans filtre sur les réseaux sociaux. Il rappelle l’importance cruciale de la médiation médicale dans l’accès aux traitements et la nécessité de lutter contre l’automédication, particulièrement avec des médicaments aussi puissants.
